Interview de Françoise Sellin, Consultante patiente-partenaire

Bonjour Françoise. Pouvez-vous nous présenter votre rôle de « consultante patiente-partenaire » ?

Cela fait plus de 25 ans que je suis impliquée dans la lutte contre le cancer. J’ai cofondé plusieurs associations pour accompagner les patients et j’ai également suivi une formation à l’Université des Patients de la Sorbonne ainsi qu’une formation en tant qu’auto-entrepreneure.
Aujourd’hui, je suis convaincue que le patient a un rôle clé à jouer, non seulement comme sujet de soin, mais aussi comme acteur du soin. Cette approche doit aussi s’étendre aux entreprises de l’innovation en santé et au domaine du cancer.
Je travaille avec l’ensemble de l’écosystème en tant que patiente partenaire, formatrice, consultante et chargée de projet pour la coalition GPS Cancer. J’ai donc un pied dans l’entreprise – avec la création de ma société – et un autre dans le monde associatif, afin de continuer à aider les patients et améliorer leur parcours de soins.

Comment s’est faite la collaboration avec l’équipe de TIDE ? En quoi consistait votre accompagnement ?

J’ai rencontré Julien Payen lors d’un colloque de professionnels. Nous avons échangé sur l’importance du rôle des patients dans la recherche et l’innovation. Il était déjà convaincu de cette nécessité, mais je l’ai accompagné sur la manière concrète d’intégrer les patients dans le projet.

Ensuite, j’ai travaillé avec Emanuela, mon interlocutrice privilégiée, pour faire un mapping des solutions et identifier les besoins.
L’objectif principal était de faire connaître cette solution auprès des associations de patients dans une logique de sensibilisation : permettre aux associations de comprendre les techniques existantes.

Vous êtes très engagée autour d’Octobre Rose. Que représente cette campagne pour vous ?

J’ai été l’une des premières à organiser un événement Octobre Rose en France, avec le Ruban de l’Espoir, et j’ai fait partie du comité de pilotage de l’INCa dès 2004-2005.
Mais pour moi, il ne faut pas parler du cancer du sein uniquement en octobre. C’est toute l’année qu’il faut sensibiliser, prévenir et agir.
L’OMS prévoit une augmentation de 70 % des cancers d’ici 2050, c’est un enjeu majeur de santé publique.
Il faut aussi aller au-delà du dépistage et des facteurs connus (tabac, alcool) pour étudier les causes environnementales, comme la pollution. Par exemple, dans certaines zones très industrialisées du Nord, on observe de véritables clusters de cancers.
Il est temps d’investiguer ces facteurs exogènes et d’essayer de comprendre pourquoi la France est aujourd’hui l’un des pays les plus touchés par le cancer du sein.

Quel rôle jouent les associations de patients dans cette lutte ?

Les associations sont essentielles : elles sensibilisent, informent et font le lien avec le terrain.
Ce sont souvent des personnes directement concernées par la maladie, donc leur parole a une légitimité forte. Nous sommes des ambassadeurs de la santé.
Et il faut le rappeler : avoir un cancer ne signifie pas avoir eu une mauvaise hygiène de vie. Certains cancers, comme ceux du poumon ou de la sphère ORL, sont encore très stigmatisés. Les associations permettent justement de briser les tabous et de porter un message de prévention sans culpabilisation.

Quel message souhaitez-vous adresser aux femmes concernées par le cancer ?

« La maladie m’a appris à vivre le moment présent. »
C’est une leçon de vie, un appel à profiter de chaque instant.

Merci Françoise.

Contact

Une question ?

Nous nous ferons un plaisir d'y répondre !

Nous contacter

Afin de vous offrir une expérience adaptée, merci de nous indiquer si vous êtes un professionnel de santé.

Votre réponse nous permettra de vous proposer des contenus pertinents et adaptés à vos besoins.

Êtes-vous un professionnel de santé ?

Oui, je suis professionnel de santé Non, je ne suis pas professionnel de santé